Les risques psychosociaux (RPS) chez les soignants : un enjeu majeur pour la santé et la qualité des soins
Les professionnels de la santé, piliers indispensables de notre système de soins, sont confrontés à des défis quotidiens d'une intensité rare. Pourtant, derrière leur engagement inébranlable se cache une réalité alarmante : une exposition élevée aux risques psychosociaux (RPS). Cette problématique, loin d'être anecdotique, constitue un enjeu majeur pour la santé mentale de ceux qui nous soignent, mais aussi pour la qualité et la sécurité des soins dispensés. En France, où les attentes envers le personnel hospitalier sont particulièrement élevées, le phénomène est accentué par des contraintes budgétaires, des difficultés de remplacement et des pics d'affluence qui fragilisent les équipes. Comprendre, analyser et prévenir ces risques est devenu une nécessité impérieuse pour garantir un environnement de travail sain et une performance durable des structures de soins.
L'ampleur des risques psychosociaux chez les soignants en France
Les chiffres sont éloquents et soulignent la gravité de la situation des soignants en matière de santé mentale. Selon l’association SPS (Soins aux Professionnels de la Santé), une part significative des soignants est en situation de souffrance psychologique : 30% d'entre eux sont en dépression, 25% ont déjà eu des idées suicidaires, et 50 à 60% présentent des signes d'épuisement professionnel (burnout). Ces statistiques, bien que basées sur une association spécifique, révèlent une tendance de fond.
En France, le personnel hospitalier est soumis à des attentes élevées, des situations de stress intenses, et une confrontation permanente à la souffrance des patients et de leurs familles, ce qui les expose à de nombreux risques psychosociaux. Une étude européenne (NEXT-PRESST) a d'ailleurs montré qu'en 2003, 27,8% des soignants à l'échelle européenne présentaient un score élevé de burnout, ce pourcentage s'élevant même à 46% en France. Lors d'une reprise de cette enquête en 2008 auprès du personnel paramédical d'un CHU parisien, le score de burnout est resté élevé (2,90). L'Institut de Veille Sanitaire en France estimait que le burnout concernait plus de 30 000 personnes parmi les 480 000 salariés en souffrance psychologique liée au travail.
La charge de travail excessive est un facteur prépondérant de cette souffrance. En France, la surcharge de travail est exacerbée par les contraintes budgétaires et les difficultés de remplacement du personnel. Le manque de ressources humaines, alors que les périodes de forte affluence se multiplient, crée un cercle vicieux où les absences pour raison de santé aggravent encore la situation. Cette pression temporelle, associée à une forte demande psychologique, est un élément clé des risques psychosociaux.
La précarité de la fonction publique hospitalière en France est également un élément à prendre en compte. En raison d'importantes contraintes budgétaires, les établissements publics de santé ont subi des changements organisationnels majeurs qui peuvent entraîner de la souffrance au travail et du stress professionnel. Cette insécurité au travail, qu'elle soit liée à l'emploi, au salaire ou à la carrière, est un facteur d'insatisfaction et est associée à une augmentation de l'anxiété et de la dépression.

Comprendre les facteurs de risques psychosociaux (RPS) : Une approche multifactorielle
Les risques psychosociaux (RPS) sont un concept plurifactoriel et subjectif qui regroupe diverses notions associées au mal-être au travail, incluant le stress, le burnout, le harcèlement et les violences, ainsi que l'addiction au travail. Un Collège d’expertise, présidé par Gollac et Bodier, a clarifié ce concept en identifiant six principaux facteurs de risque. Ces facteurs, pertinents pour l'ensemble des milieux professionnels, prennent une dimension particulière dans le secteur des soins :
- L'intensité du travail et le temps de travail: Ce facteur englobe la quantité de travail, la pression temporelle et la complexité des tâches. Les soignants sont souvent confrontés à des semaines de travail dépassant la durée réglementaire, à un rythme élevé de gardes et à un déséquilibre entre vie professionnelle et personnelle. Cette charge de travail élevée, exacerbée par la pénurie de personnel et les contraintes budgétaires, réduit le temps de réflexion et de communication entre les soignants, ce qui a des effets négatifs significatifs sur le burnout. La profession d'infirmier, par exemple, est considérée comme l'une des plus stressantes en raison de la complexité des tâches et de la nécessité de gérer des situations d'urgence.
- Les exigences émotionnelles: Le travail des soignants implique une confrontation constante aux émotions intenses liées à la douleur, aux décès et à la détresse des patients et de leurs familles. Ils doivent souvent prendre des décisions lourdes d'implications et vivent une pression "éthique" toute particulière. Le "travail émotionnel" – qui consiste à contrôler et à façonner ses propres émotions pour mieux gérer celles des autres – est un prérequis à leur fonction. Cette exposition constante aux exigences émotionnelles est associée à des sentiments négatifs, à une insatisfaction au travail et au burnout. La dissonance émotionnelle, résultant d'un conflit entre les émotions ressenties et celles exigées par le rôle professionnel, est également un facteur aggravant.
- Le manque d'autonomie: Ce facteur se réfère à la "latitude décisionnelle" du soignant, c'est-à-dire sa marge de manœuvre, l'utilisation et le développement de ses compétences, et sa participation aux prises de décisions. Le manque d'autonomie et de responsabilisation, ainsi que l'impression de ne pas être reconnu pour son travail, sont associés à une augmentation de l'insatisfaction au travail et du niveau de burnout chez les professionnels de santé.
- Les rapports sociaux au travail: Cette dimension englobe la qualité des relations avec les collègues et la hiérarchie, le soutien social perçu, la récompense (reconnaissance), la justice organisationnelle et l'exposition à la violence. Les soignants peuvent faire face à des relations interpersonnelles tendues, exacerbées par des hiérarchies complexes au sein de l'hôpital. L'absence de soutien social est fortement associée au burnout. De plus, les infirmiers et paramédicaux sont parmi les professions les plus touchées par les agressions (verbales ou physiques) de la part des patients, ce qui accroît l'anxiété, le burnout et le stress post-traumatique. Le harcèlement des supérieurs contribue également à l'occurrence du burnout.
- Les conflits de valeurs: Ces conflits surviennent lorsque les valeurs personnelles ou professionnelles d'un soignant sont en désaccord avec celles d'autres membres de l'organisation ou avec l'organisation elle-même. Cela peut entraîner une "souffrance éthique", notamment lorsque le soignant estime ne pas avoir les moyens nécessaires pour accomplir un travail de qualité ou lorsque son "rôle propre" (prise en charge humaine et réalisation d'actes médicaux) n'est pas respecté. Ces situations augmentent l'insatisfaction au travail et contribuent au burnout.
- L'insécurité de la situation de travail: Ce facteur se fonde sur la sécurité de l'emploi, du salaire et de la carrière, ainsi que sur les changements non maîtrisés de la situation de travail. Les contraintes budgétaires dans le secteur hospitalier ont conduit à une détérioration des conditions de travail (locaux vétustes, équipements défectueux) et à des salaires jugés insuffisants. Cette précarité accrue, notamment dans la fonction publique hospitalière en France, est un facteur supplémentaire d'insatisfaction au travail et favorise l'anxiété et la dépression.
Les conséquences dévastatrices des RPS sur la santé des soignants
L'exposition prolongée aux RPS a des répercussions profondes sur la santé physique et mentale des soignants, le burnout étant la manifestation la plus emblématique. Le burnout est un état d'épuisement physique, émotionnel et mental causé par une implication intense et prolongée dans des situations exigeantes. Il se caractérise par trois dimensions principales :
- L'épuisement émotionnel (EE) : une démotivation profonde et un sentiment d'anéantissement des ressources émotionnelles.
- La dépersonnalisation (DP) : le développement d'attitudes impersonnelles et négatives envers les patients ou les collègues, avec une perte d'empathie et du cynisme.
- La réduction du sentiment d'accomplissement personnel (AP) : une perte de confiance en ses compétences et en l'idée de pouvoir s'accomplir au travers de son métier.
Les études révèlent une prévalence élevée de ces dimensions : 29% des soignants ont un score élevé d'EE, 25,9% un score élevé de DP, et 36,9% un score faible d'AP. Au Maroc, une étude a même montré une prévalence totale de burnout de 59,7% chez les professionnels de santé hospitaliers.
Au-delà du burnout, les soignants manifestent de nombreux symptômes et pathologies liés au stress chronique :
- Manifestations psychosomatiques : troubles neurovégétatifs comme les palpitations (37,3%), douleurs au cœur (36,6%), sécheresse de la bouche, nausées, troubles digestifs (31,2%), oppression thoracique (29,4%), sueurs (27,3%), et douleurs/courbatures musculaires (41,3%).
- Signes de tension nerveuse : maux de tête en fin de journée (54,8%), sensations de malaise (51,4%), tremblements des extrémités (16,9%).
- Troubles de l'humeur : anxiété (39,5%), irritabilité (38,5%), et états dépressifs (22,2%).
- Troubles cognitifs : difficultés de concentration (32,6%) et de mémoire (21,3%).
- Troubles du sommeil : difficultés d'endormissement (46,1%), insomnies (39,4%), sensation de ne pas avoir dormi (31,2%).
Les soignants en situation de burnout ont également tendance à adopter des conduites de compensation et d'automédication avec des substances psychoactives ou antalgiques pour tenter de maintenir un haut niveau de performance ou de réduire l'angoisse. La consommation de café/thé (>4 tasses/jour) est fréquente (72,5%), tout comme la prise d'antalgiques (46,1%) et de médicaments psychotropes (16,2%). Le tabagisme et la consommation d'alcool ou de cannabis sont également observés.Ces souffrances peuvent avoir des conséquences encore plus graves, allant jusqu'aux idées suicidaires, voire au suicide. Le mal-être au travail des soignants ne se limite pas à leur sphère professionnelle, il affecte également leur bien-être en dehors du travail.

L'impact des RPS sur la qualité des soins et la performance hospitalière
Le lien entre la santé mentale des soignants et la qualité des soins dispensés est incontournable et direct. La souffrance au travail du personnel hospitalier a des conséquences systémiques qui affectent l'ensemble de la structure et, in fine, les patients.
L'une des répercussions les plus critiques des RPS est la diminution de la qualité des soins. Des études ont montré que le burnout et le stress sont liés à des erreurs de raisonnement et à l'occurrence d'incidents concernant les patients. Les soignants en situation de stress ou de burnout sont plus susceptibles de commettre des erreurs, y compris des erreurs de médication. Le manque de clarté sur les critères de surveillance des malades et l'organisation des soins, ainsi que l'ambiguïté, favorisent ces erreurs.
Le mal-être des soignants se traduit également par des défaillances au niveau opérationnel :
- Augmentation de l'absentéisme.
- Taux de roulement (turnover) élevé. Le burnout et le stress sont fortement liés à l'intention des soignants de quitter leur profession. Les soignants qui ont quitté leur établissement avaient initialement des scores de burnout plus élevés et des conditions de travail (ratio effort/récompense, qualité du travail d'équipe) plus défavorables.
- Diminution de la performance et de la productivité.
- Tâches omises ou non terminées : Le manque d'effectif, des services logistiques inadéquats, un environnement professionnel inapproprié, un mauvais travail d'équipe et un faible soutien de l'administration contribuent à l'augmentation du nombre de tâches omises ou non terminées par les infirmiers, ce qui est lié à la survenue d'événements indésirables.
La satisfaction des patients est également impactée. Les patients pris en charge dans des unités où le personnel bénéficie d'un effectif adéquat, d'un bon soutien administratif et de bonnes relations entre médecins et infirmiers, déclarent une satisfaction des soins plus que doublée par rapport aux autres unités. Le niveau global de burnout du personnel infirmier affecte clairement la satisfaction des patients.
La mauvaise organisation du travail et la détérioration des relations professionnelles sont des facteurs clés. La grande taille des équipes, le manque de familiarité entre collègues, l'instabilité des soignants et des affectations, ainsi que l'absence d'objectif commun, sont des handicaps récurrents qui peuvent conduire à des erreurs. Des défauts de communication sont cités comme les causes les plus courantes de dommages subis par les patients.
Facteurs aggravants et populations à risque : Une analyse approfondie
Si tous les soignants sont potentiellement exposés aux RPS, certaines catégories de professionnels ou certaines situations augmentent significativement le risque de développer un burnout ou une souffrance au travail.
- Le sexe : Plusieurs études convergent pour montrer que les femmes sont plus affectées que leurs homologues masculins par le burnout. L'enquête européenne NEXT-PRESST révèle que les femmes ont deux fois plus souvent un score élevé de burnout que les hommes (OR ajusté = 2,27). Cette prédominance féminine du burnout peut s'expliquer, en partie, par des facteurs culturels et traditionnels qui imposent aux femmes qui travaillent de s'occuper également de leur foyer.
- L'âge et l'ancienneté professionnelle : Les soignants aux deux extrémités de la carrière semblent les plus touchés. Les jeunes (inférieurs ou égaux à 30 ans) et les plus âgés (dépassant 50 ans) présentent des prévalences de burnout plus élevées (71,3% et 72,2% respectivement). De même, l'ancienneté professionnelle révèle une courbe similaire : les soignants avec 2 à 5 ans d'ancienneté (61,1%) et ceux avec plus de 15 ans (63,3%) sont davantage concernés. Cette vulnérabilité des plus jeunes pourrait être due au manque d'expérience et à une exposition brutale à de mauvaises conditions de travail en début de carrière, tandis que les plus anciens en fin de carrière peuvent faire face à une désillusion professionnelle ou à une accumulation de fatigue et de stress.
- La catégorie professionnelle : Les études soulignent une disparité entre les professions. Les infirmiers sont statistiquement plus atteints par le stress au travail, le burnout et ses dimensions que les médecins. Cela s'explique par une situation de travail souvent plus précaire, des salaires plus bas, des difficultés socio-économiques, un stress plus important et un contact plus étroit et plus direct avec les patients. Les aides-soignants sont particulièrement vulnérables, ayant deux fois plus souvent un score élevé de burnout que les infirmiers diplômés d'état (OR ajusté = 2,29).
- La situation familiale et l'équilibre vie professionnelle/personnelle : La situation familiale joue un rôle crucial. Les personnes vivant seules ont une prévalence de burnout plus élevée (69,1% contre 56,5% pour ceux en couple). La vie en couple semble stabiliser les angoisses et prévenir le burnout. Le fait d'être seul(e) avec enfant(s) est très fortement lié au burnout (OR ajusté = 1,48). Plus largement, les conflits travail/famille sont un ensemble de facteurs ayant une très forte valeur explicative de la survenue du burnout, un conflit élevé pouvant tripler ou même quadrupler la survenue du burnout (OR ajusté = 3,03). Ce déséquilibre est même jugé plus déterminant que la durée du travail elle-même, d'autant plus que les horaires atypiques accroissent la difficulté d'ajuster vie professionnelle et familiale.
- Les conduites de compensation et le manque d'activités de loisirs : Les soignants en situation de burnout ont tendance à recourir davantage à des conduites de compensation comme la consommation de substances psychoactives et/ou antalgiques. À l'inverse, l'absence de pratique sportive ou de loisirs régulière augmente nettement la survenue du burnout (OR ajusté = 1,51). Les sports et loisirs jouent un rôle essentiel dans la création d'un état d'équilibre, le renforcement de l'estime de soi et l'absorption du stress.
Stratégies de prévention des RPS à l'hôpital : Une approche globale et intégrée
La prévention des risques psychosociaux (RPS) en milieu hospitalier est un impératif, non seulement éthique mais aussi opérationnel, étant donné leurs conséquences sur la santé des soignants et la qualité des soins. Bien qu'il soit impossible d'éliminer totalement les situations à risque, il est crucial d'identifier et de mettre en œuvre des actions prioritaires. L'employeur est tenu de combiner une gestion adaptée de la charge de travail, des formations et un soutien émotionnel et psychologique pour aider les soignants à faire face aux difficultés inhérentes au travail hospitalier.
Les modèles d'analyse ont montré que le ratio effort/récompense (modèle de Siegrist) et la qualité du travail d'équipe sont les critères les plus pertinents pour comprendre et prévenir le burnout. Les stratégies de prévention doivent donc s'articuler autour de ces axes majeurs, en s'attaquant à chaque facteur de risque identifié :
- Gestion des émotions et soutien psychologique : L'exposition émotionnelle intense et la pression éthique nécessitent des actions ciblées. Cela inclut des formations en gestion des émotions, la mise en place d'espaces d'écoute, de groupes de parole, d'ateliers de gestion du stress, et de dispositifs d'écoute psychologique. Permettre aux soignants de parler de leur souffrance est crucial.
- Optimisation de la charge de travail et des plannings : Face à la surcharge de travail et au manque de personnel, il est essentiel de repenser la gestion des effectifs et des plannings. Les rotations gagnent à être stabilisées, et les temps de repos peuvent être augmentés. Il est impératif d'avoir des effectifs soignants et administratifs adéquats pour réduire le poids administratif qui pèse sur les soignants. Une organisation plus efficiente du travail et des repos concertés permet de réduire le déséquilibre travail/famille.
- Amélioration des relations interpersonnelles et du management : La détérioration des relations au sein des équipes hospitalières est un facteur de risque majeur. Des formations destinées au management (résolution de conflits, management participatif) sont recommandées. Les soignants bénéficient également de l'apprentissage de techniques de communication bienveillante pour mieux interagir entre eux et avec les patients. Des démarches de "team-building" (construction des collectifs de travail) sont très efficaces pour prévenir le turnover et améliorer le plaisir au travail. Le tutorat des novices et une communication promue à tous les niveaux sont également essentiels. La mise en place d'un code professionnel de respect mutuel, permettant aux individus d'exprimer leurs opinions et ressentis, est un levier contre les risques liés aux rapports sociaux. L'amélioration des relations entre infirmiers et médecins est fondamentale pour le moral de l'équipe et le maintien du personnel.
- Circulation de l'information et clarté des rôles : La bonne circulation de l'information au sein d'un collectif de travail soudé est primordiale pour réduire l'incertitude concernant les traitements, diminuer le burnout et améliorer l'influence au travail et la reconnaissance perçue. Des objectifs clairs avec des critères mesurables, des systèmes de recueil cliniques et administratifs, une répartition claire du travail, et une communication efficace sont des caractéristiques déterminantes pour la cohésion d'une équipe. L'accès des infirmiers à l'information et aux ressources favorise leur collaboration et réduit le stress.
- Développement des compétences et autonomie : Pour prévenir les risques liés au manque de développement des compétences, les personnels de santé devraient pouvoir suivre régulièrement des formations continues. L'amélioration de l'autonomie et de la participation aux prises de décisions permet d'augmenter la satisfaction au travail et de réduire le burnout.
- Sécurité de l'emploi et soutien social institutionnel : Face à l'insécurité de la situation de travail et aux difficultés socio-économiques (salaires bas, problèmes de trajet), il est important de développer des politiques de santé davantage orientées vers le soutien social et la solidarité, et moins sur la compétitivité et la performance.
- Équilibre vie professionnelle/personnelle : La difficulté à concilier vie professionnelle et exigences de la vie privée est un facteur majeur de RPS. Le soutien de l'encadrement pour permettre au salarié de jouer ses différents rôles professionnels et familiaux est crucial. La promotion des activités sportives et de loisirs régulières est également un moyen efficace de prévention du burnout.

Holicare : Une solution numérique pour la détection et la prise en charge des RPS
Face à la complexité de détecter et prévenir les RPS, des solutions innovantes voient le jour. Holicare est un outil numérique conçu pour aider à détecter rapidement l'épuisement professionnel (burnout) et à le prendre en charge efficacement.
Cette solution offre :
- Un test rapide pour évaluer la santé mentale des soignants.
- Des résultats cliniquement prouvés, obtenus en quelques minutes.
- L'accès à un programme personnalisé et rapidement mobilisable de prévention des risques psychosociaux au sein de l'hôpital.
Holicare adresse l'impératif de s'intéresser à différents aspects du quotidien des soignants (charge de travail, émotions, rapports humains, organisation) pour identifier quel aspect prioriser en cas de suspicion d'un risque pour la santé mentale. Une telle solution illustre la capacité à mobiliser des outils technologiques pour soutenir le bien-être du capital humain soignant.
Conclusion
Les risques psychosociaux chez les soignants sont un défi majeur, multifactoriel, dont l'ampleur en France est préoccupante. L'épuisement professionnel, le stress et les violences, nourris par une intensité de travail élevée, des exigences émotionnelles intenses, un manque d'autonomie, des rapports sociaux parfois tendus, des conflits de valeurs et une insécurité de l'emploi, ont des conséquences dévastatrices sur la santé mentale et physique des soignants. Cette souffrance ne reste pas confinée à la sphère individuelle ; elle se répercute directement sur la qualité et la sécurité des soins dispensés aux patients, entraînant erreurs, absentéisme et un turnover élevé du personnel.
Les études confirment que des facteurs tels que le déséquilibre entre effort et récompense et la qualité du travail d'équipe sont les déterminants les plus puissants du burnout, aux côtés des conflits entre vie professionnelle et vie familiale. Les infirmiers et aides-soignants, ainsi que les femmes et les soignants aux débuts ou fins de carrière, semblent particulièrement vulnérables.
Pour inverser cette tendance, une véritable politique de prévention est impérative au sein des hôpitaux. Cela implique une approche globale et intégrée, agissant sur plusieurs leviers : une gestion adaptée de la charge de travail et des plannings, des formations en gestion des émotions et en communication bienveillante, le renforcement du soutien social et du travail d'équipe, l'amélioration de l'autonomie, la clarté des rôles et la sécurité de l'emploi, et un soutien actif à l'équilibre entre vie professionnelle et personnelle. La circulation de l'information au sein des équipes est primordiale pour réduire l'incertitude et améliorer la reconnaissance.
En fin de compte, le bien-être au travail des soignants doit être considéré comme un indice et un indicateur de la qualité et de la sécurité des soins. Investir dans la prévention des RPS, c'est protéger celles et ceux qui nous protègent, tout en garantissant un système de santé plus performant et plus humain. Des outils comme Holicare peuvent y contribuer en facilitant la détection et la prise en charge personnalisée des risques. La solidarité des équipes, une organisation du travail efficiente et des temps de repos concertés sont essentiels pour un monde durable où le soin est à la fois de haute qualité et respectueux du capital humain.
Sources
https://www.relyens.eu/fr/newsroom/blog/prevenir-rps-hopital