La Certification HAS 2025 : Garantir l'excellence des soins en établissements de santé
L'indispensable Certification HAS pour la qualité et la sécurité des soins
La certification de la Haute Autorité de Santé (HAS) est un pilier essentiel pour les établissements de santé en France, qu'ils soient publics ou privés. Instaurée en 1996, sous l'appellation d'accréditation, elle est devenue une procédure obligatoire dont l'objectif principal est d'assurer l'amélioration continue de la qualité et de la sécurité des soins prodigués aux patients. Plus qu'une simple conformité réglementaire, cette certification garantit la qualité des soins et la sécurité des patients, aspects jugés capitaux.
La démarche de certification HAS est indépendante de l'établissement et de ses organismes de tutelle, et elle est menée par des professionnels mandatés par la HAS, appelés experts-visiteurs. Sa mission est d'évaluer le niveau de qualité et de sécurité des soins délivrés, en se basant sur des objectifs définis collectivement au niveau national par les professionnels de santé et les usagers. La certification n'est ni une inspection, ni un palmarès entre établissements, mais un cadre global d'analyse et d'évaluation externe, servant de levier pour mobiliser les équipes et les représentants des usagers dans une démarche d'amélioration continue. Elle met l'accent sur le point de vue du patient, l'évaluation des résultats de la prise en charge (santé, accueil, informations, coordination) et encourage l'autonomie des équipes dans l'organisation de leurs pratiques pour atteindre les objectifs fixés.
La certification HAS est également reconnue internationalement, la HAS étant elle-même accréditée par l’International Society for Quality in Health Care (ISQua) pour la rigueur et la qualité de son dispositif. Ce processus évolue constamment, avec des mises à jour annuelles pour s'adapter aux réalités du système de santé. En 2025, la certification des établissements de santé entre dans son 6e cycle, avec de nouvelles évolutions visant à renforcer les exigences sur des enjeux clés, s'adapter aux priorités de santé publique et faire des patients de véritables partenaires.
Les fondements et la continuité de la Certification HAS
Le 6e cycle de certification HAS, applicable aux visites à partir de septembre 2025, s'inscrit dans une logique de continuité tout en apportant des ajustements. La Haute Autorité de Santé a fait le choix de maintenir la structuration fondamentale de son référentiel. Ainsi, l'organisation en chapitres, objectifs, critères et éléments d'évaluation reste inchangée. Cette approche capitalisant sur les acquis des cycles précédents vise à faciliter l'appropriation de la démarche par les professionnels.
De même, la plateforme Calista, outil collaboratif essentiel pour les échanges entre la HAS et les établissements, est maintenue. Cette plateforme permet aux établissements de valider leurs données, d'accorder des droits d'accès aux professionnels, d'accéder à leur référentiel personnalisé, aux actualités, aux documents partagés, aux bilans d'évaluations internes, à leur calendrier de visite et à leurs rapports de certification.
Les cinq méthodes d'évaluation principales, largement maîtrisées, sont également conservées, bien qu'elles puissent faire l'objet de simples ajustements. Ces méthodes sont le patient traceur, le parcours traceur, le traceur ciblé, l'audit système et l'observation.
- Le patient traceur permet d'analyser collectivement le parcours d'un patient a posteriori, en intégrant les perceptions du patient et de ses proches, croisées avec l'analyse de la prise en charge par les professionnels. Cette méthode évalue notamment les organisations, les interfaces entre secteurs et la coordination interprofessionnelle.
- Le parcours traceur évalue la continuité et la coordination de la prise en charge, le travail en équipe et la culture qualité et sécurité tout au long d'un parcours patient. L'évaluateur retrace le parcours physique du patient et rencontre les équipes et les patients concernés.
- Le traceur ciblé vise à évaluer la mise en œuvre réelle d'un processus sur le terrain pour s'assurer de sa maîtrise et de sa capacité à atteindre les objectifs. Il implique des rencontres avec les équipes, la consultation de documents et des observations. Huit catégories de traceurs ciblés sont prévues pour évaluer des processus spécifiques tels que le circuit des médicaments, la transfusion, la gestion des événements indésirables, la prévention des infections, et d'autres secteurs critiques.
- L'audit système évalue la stratégie institutionnelle de la gouvernance et la participation des professionnels et des représentants des usagers à sa mise en œuvre. Il vérifie la capacité de l'établissement à atteindre ses objectifs et ceux qui lui sont fixés, par des rencontres avec la gouvernance, les représentants des usagers, et les équipes sur leur lieu d'activité.
- L'observation permet d'évaluer visuellement ou oralement le respect des bonnes pratiques sur le terrain, en complément des méthodes traceurs, et se base sur une grille d'observations.
Enfin, les quatre niveaux de décision à l'issue de la visite de certification (établissement certifié avec mention, certifié, certifié sous conditions, non certifié) et leur publication sur le site Qualiscope restent inchangés. Le score global de l'établissement est la moyenne des résultats des trois chapitres du référentiel. La certification est valable quatre ans, sauf décision de non-certification ou de certification sous conditions, qui impliquent une nouvelle procédure dans un délai défini par la HAS.
Les évolutions clés du référentiel HAS V2025
Bien que le 6e cycle de la certification HAS mise sur la continuité, il intègre des évolutions importantes, notamment dans la structuration et les types de critères.Les trois chapitres du référentiel — le patient, les équipes de soins, et l'établissement — sont conservés, mais ils sont rééquilibrés en termes d'objectifs. Le nouveau référentiel compte désormais 12 objectifs (quatre par chapitre), chacun décliné en critères de quatre à six éléments d'évaluation. Ce rééquilibrage vise à simplifier le calcul des moyennes.
Les 12 objectifs du référentiel V2025 sont les suivants:
- Le respect des droits du patient
- L'information du patient
- L'engagement du patient dans son projet de soins
- L'implication des patients et de leurs représentants dans la vie de l'établissement
- La coordination des équipes pour la prise en charge du patient
- La maîtrise des risques liés aux pratiques
- La sécurité dans les secteurs à risques majeurs (urgences, chirurgie et interventionnel, radiothérapie, maternité, soins critiques, SAMU/SMUR, santé mentale et psychiatrie)
- La culture de la pertinence et du résultat
- Le management global par la qualité et la sécurité des soins
- La maîtrise des ressources professionnelles et des compétences
- Le positionnement territorial
- L'adaptation à des soins éco-responsables et aux innovations numériques
Une modification notable concerne le nombre de critères impératifs, qui passe de 17 à 21 entre les versions 2024 et 2025. Ces critères impératifs sont des exigences fondamentales, et une évaluation négative de l'un d'entre eux peut empêcher l'établissement d'obtenir la certification ou affecter son niveau de décision. Parmi ces nouveaux critères impératifs, on retrouve des exigences telles que le respect de l'intimité et de la dignité du patient, la prévention de la douleur, la bientraitance, le consentement éclairé du patient, la satisfaction et l'expérience du patient, les bonnes pratiques de prescription et d'administration des médicaments, la prévention des erreurs médicamenteuses, les précautions standards d'hygiène, la pertinence des prescriptions d'antibiotiques, la déclaration des événements indésirables, la gestion des situations sanitaires exceptionnelles, la maîtrise des urgences vitales, et des critères spécifiques à la psychiatrie (examen somatique, isolement/contention des patients hospitalisés sans consentement) et à la périnatalité (prise en charge du nouveau-né, prévention des risques obstétricaux majeurs).
Le référentiel 2025 introduit également des critères avancés, au nombre de cinq, dont les résultats ne sont pas pris en compte dans le score de certification. Ces critères représentent des exigences souhaitées, mais non encore obligatoires, et sont considérés comme de potentiels critères standards à l'avenir. Ils incluent des aspects comme le soutien de la gouvernance à l'utilisation de questionnaires sur les résultats de soins évalués par les patients (PROMs), la promotion de l'auto-administration des médicaments par le patient (PAAM), l'accréditation des médecins et des équipes médicales, et l'utilisation d'outils technologiques innovants sans finalité médicale, notamment ceux basés sur l'intelligence artificielle.
Ces ajustements visent à rendre le référentiel plus pertinent et adapté aux défis actuels du système de santé, tout en encourageant l'innovation et l'amélioration continue des pratiques.

Les priorités renforcées et nouveaux indicateurs de qualité
Le 6e cycle de certification HAS met l'accent sur plusieurs axes d'amélioration majeurs, reflétant les priorités de santé publique et les évolutions du paysage médical.
1. La Digitalisation et la CybersécuritéLe référentiel 2025 renforce significativement les critères liés au numérique, une tendance déjà amorcée dans la version précédente. Il introduit des exigences concernant l'usage des dispositifs médicaux numériques (DMN), en particulier ceux intégrant l'intelligence artificielle.
- Le critère 3.4-04 encourage l'utilisation de la télésanté (télémédecine et télésoin) pour améliorer le parcours du patient. La télésanté vise à faciliter l'accès aux soins, réduire les délais et permettre une prise en charge au plus près du lieu de vie du patient. L'établissement doit organiser cette activité, former ses équipes et utiliser des outils conformes, tout en évaluant ses pratiques.
- Le critère 3.4-05 demande à l'établissement de piloter l'usage des DMN à usage professionnel, y compris ceux faisant appel à l'intelligence artificielle. Ces outils, utilisés pour le dépistage, le diagnostic ou la décision thérapeutique, présentent de nouveaux risques (attaques cyber, fuites de données, biais algorithmiques). L'établissement doit cartographier leur utilisation, mettre en place une organisation structurée pour leur acquisition et un processus de contrôle qualité, former les professionnels à leurs performances et limites, et s'assurer que les patients sont informés de leur utilisation en cas d'aide à la décision algorithmique.
- Le critère avancé 3.4-06 concerne l'utilisation d'outils technologiques innovants sans finalité médicale, tels que l'IA, pour améliorer l'organisation de l'établissement. Bien que non obligatoires pour le scoring, ces critères incitent à évaluer l'impact organisationnel de ces outils.
- Parallèlement, la maîtrise des risques de sécurité numérique est renforcée (critère 3.1-07). Les établissements doivent réaliser des audits, des exercices de crise cyber, et former les professionnels à la détection et la gestion des attaques. Des plans de continuité et de reprise d'activité (PCA/PRA) sont attendus, ainsi que la déclaration rapide des incidents significatifs. La sécurité des données du patient, notamment avec l'utilisation de Mon espace santé et des messageries sécurisées, est également une priorité (critère 3.1-09).
2. La Prise en Charge Post-partum et les Risques ObstétricauxLa France fait face à un taux de mortalité infantile préoccupant. Pour y remédier, le référentiel 2025 est plus exigeant sur la gestion des risques liés aux prises en charge des femmes enceintes et des nouveau-nés.
- Le critère impératif 2.3-10 exige que les équipes mettent en œuvre des mesures de prévention des risques obstétricaux majeurs, en assurant une détection rapide des complications potentielles, des protocoles stricts et des simulations d'urgence.
- Le critère impératif 2.3-11 vise à sécuriser la prise en charge du nouveau-né, notamment par une identification immédiate, la prévention des infections et l'évaluation de ses fonctions vitales dès la naissance. Le projet de naissance et de parentalité est également mis en avant.
3. L'Écologie et les Soins ÉcoresponsablesUne nouveauté du référentiel est l'intégration de critères liés à l'écologie, incitant les établissements à réduire leur impact environnemental.
- Le critère 3.4-02 engage l'établissement dans des soins écoresponsables, en promouvant une culture du développement durable et en évaluant l'impact environnemental des pratiques.
- Le critère 3.4-03 exige que l'établissement agisse pour la transition écologique en réduisant sa consommation d'énergie, en améliorant la gestion des déchets (tri à la source) et en favorisant la mobilité durable.
4. L'Expérience Patient et son ImplicationLe référentiel 2025 renforce la prise en compte de l'expérience patient, le positionnant comme un partenaire à part entière dans le système de soins.
- Le critère 1.4-01 invite le patient à exprimer sa satisfaction et à faire part de son expérience, notamment via des questionnaires nationaux comme e-Satis, ou des dispositifs internes.
- Le critère impératif 1.4-02 stipule que la satisfaction et l'expérience du patient doivent être prises en compte pour définir les orientations de la politique d'amélioration de la qualité et de la sécurité des soins.
- Le critère avancé 1.4-03 encourage la gouvernance à soutenir l'utilisation de questionnaires visant les résultats de soins évalués par les patients (PROMs), reconnaissant leur rôle dans l'amélioration de la qualité et la communication patient-professionnel.
- Les patients partenaires et associations sont également mobilisés dans la construction des parcours de soins (critère 1.4-04). L'implication des représentants des usagers dans la vie de l'établissement est valorisée (critère 1.4-05 et 1.4-06).
5. Bon Usage des AntibiotiquesFace à la persistance d'une maîtrise insuffisante des risques liés à l'usage des médicaments, les objectifs et critères d'évaluation sont revus.
- Le critère impératif 2.4-02 ("La pertinence des prescriptions d’antibiotiques est argumentée et réévaluée") est renforcé, soulignant l'importance de la justification des prescriptions, de leur réévaluation régulière, de la surveillance de la consommation d'antibiotiques et de la participation aux réseaux de lutte contre l'antibiorésistance. Le critère 2.3-05 sur les bonnes pratiques d'antibioprophylaxie devient standard.
6. Psychiatrie et UrgencesLa certification s'adapte aux priorités de santé publique, notamment en psychiatrie et pour les urgences.
- En psychiatrie, les critères d'évaluation sont revus pour des améliorations substantielles des pratiques. Les objectifs portent sur la prévention des risques suicidaires (critère 2.1-11), le développement de projets de soins favorisant l'inclusion sociale (critère 1.3-09), le respect des bonnes pratiques d'isolement et de contention (critère impératif 2.3-14), et l'amélioration de la prise en charge somatique (critère impératif 2.1-12). L'accès aux soins en santé mentale est également organisé et suivi (critère 2.1-10).
- Pour les urgences, le référentiel met l'accent sur la prise en charge des patients non programmée, la systématisation des filières d'hospitalisation directe, et l'organisation de rencontres intra-filières avec les acteurs du territoire (critère 3.3-04). La prévention des transferts évitables des personnes âgées devient un critère impératif (critère 3.3-05). La prise en charge des urgences vitales (critère impératif 2.2-12) est également renforcée.
Ces évolutions soulignent l'engagement de la HAS à adapter la certification aux défis contemporains du système de santé, en mettant l'accent sur la sécurité, la pertinence des soins et une approche plus intégrée et humaine.
Les méthodes d'évaluation au cœur du dispositif 2025
Les méthodes d'évaluation sont cruciales pour apprécier la qualité et la sécurité des soins dans les établissements de santé. Le référentiel HAS 2025 maintient les cinq méthodes principales, qui sont le patient traceur, le parcours traceur, le traceur ciblé, l'audit système et l'observation. Cependant, l'application et la profondeur de ces méthodes peuvent être ajustées pour répondre aux nouvelles exigences.
Le Patient TraceurCette méthode permet d'évaluer la qualité et la sécurité de la prise en charge d'un patient tout au long de son parcours, en recueillant son expérience et celle de ses proches. L'évaluateur (exclusivement un expert-visiteur médecin pour les évaluations externes) s'entretient avec le patient, puis avec l'équipe de soins en charge de sa prise en charge. Le profil du patient choisi doit être proche de sa sortie pour maximiser l'étendue de l'expérience recueillie. Par exemple, le critère impératif 1.1-01 sur le respect de l'intimité et de la dignité du patient est évalué en partie par le patient traceur, qui recueille le point de vue du patient sur ses conditions d'accueil et de prise en charge. Le patient traceur permet aussi d'évaluer si le patient a pu exprimer son consentement libre et éclairé (critère impératif 1.3-01).
Le Parcours TraceurLe parcours traceur est utilisé pour évaluer la continuité et la coordination de la prise en charge des patients, le travail en équipe et la culture qualité et sécurité. L'évaluateur rencontre les équipes impliquées et retrace le parcours physique du patient, complétant son évaluation par des rencontres avec les équipes intervenant dans ce parcours. Cette méthode est pertinente pour des critères comme la coordination des équipes (critère 2.1-03), la prise en charge bientraitante (critère impératif 1.1-06), ou la sécurisation de la prise en charge du nouveau-né (critère impératif 2.3-11).
Le Traceur CibleCette méthode consiste à évaluer la mise en œuvre réelle d'un processus sur le terrain pour s'assurer de sa maîtrise et de sa capacité à atteindre les objectifs. L'évaluation part du terrain et peut remonter vers l'organisation du processus en cas de dysfonctionnements. Elle implique des rencontres avec les équipes, la consultation de documents et des observations. Des processus clés sont évalués par traceur ciblé, tels que le circuit des médicaments (critère impératif 2.2-05 sur l'administration des médicaments, critère impératif 2.2-06 sur la prévention des erreurs médicamenteuses), la prévention des infections associées aux soins (critère impératif 2.2-08 sur les précautions standards d'hygiène), la gestion des événements indésirables (critère impératif 3.1-04), ou les secteurs interventionnels (critère impératif 2.3-06 sur la maîtrise des risques liés aux équipements et pratiques professionnelles).
L'Audit SystèmeL'audit système évalue un processus pour s'assurer de sa maîtrise et de sa capacité à atteindre les objectifs, en allant du processus à sa vérification sur le terrain. Il inclut des consultations documentaires et des rencontres avec la direction, la gouvernance, les représentants des usagers et les équipes. Cette méthode est fondamentale pour évaluer des critères liés au management global par la qualité et la sécurité des soins (critère 3.1-01 sur la politique qualité/sécurité), la maîtrise des ressources professionnelles (critère 3.2-06 sur la politique de santé des professionnels), le positionnement territorial (critère 3.3-01 sur la coordination des parcours), ou l'adaptation aux innovations numériques (critère 3.4-05 sur le pilotage des DMN).
L'ObservationLes observations sont réalisées en continu lors de chaque traceur. Elles permettent d'évaluer visuellement le respect de bonnes pratiques sur le terrain, comme la propreté des locaux, le respect de l'intimité du patient, ou l'utilisation des équipements de protection individuelle. Par exemple, le critère 3.4-01 concernant l'entretien des locaux et équipements est évalué par observation et audit système.
Ces méthodes, combinées, permettent aux experts-visiteurs d'obtenir une vision complète et robuste du niveau de qualité et de sécurité des soins au sein de l'établissement. L'évaluation interne des établissements peut également utiliser ces mêmes méthodes, avec le support d'outils comme Calista pour générer des grilles d'évaluation personnalisées.
Préparer efficacement la transition vers la Certification HAS 2025
La préparation à la certification HAS 2025 est une étape cruciale pour les établissements de santé, avec des enjeux importants pour leur attractivité et la qualité des soins. Pour réussir cette transition du référentiel V2024 au V2025, une démarche structurée et une implication de l'ensemble des équipes sont essentielles.
Les étapes clés pour une préparation optimaleLa première étape consiste en une analyse minutieuse des nouvelles exigences du référentiel HAS 2025 et une compréhension approfondie des cinq méthodes d'évaluation par tous les professionnels. Il est impératif de s'approprier les évolutions introduites dans le référentiel, sorti le 2 janvier 2025 et applicable dès le 1er septembre 2025, afin de définir leur impact pour les professionnels et l'établissement.
Dans un second temps, il est fortement recommandé de mener une autoévaluation de l'établissement ou de chaque service. Cette autoévaluation permet de mesurer le niveau de conformité de l'établissement par rapport aux critères du référentiel applicable et d'identifier les axes d'amélioration. Elle peut être réalisée par des évaluateurs internes en utilisant les mêmes méthodes que les experts-visiteurs, avec des outils comme Calista pour générer des grilles d'évaluation. L'objectif n'est plus de transmettre cette autoévaluation à la HAS, mais de l'utiliser comme un outil interne pour définir un plan d'action.
Les écueils à éviterCertaines difficultés récurrentes peuvent compromettre la préparation et la réussite de la certification. Il est crucial de les anticiper et de les éviter. Parmi les points de blocage les plus courants, on retrouve:
- Le manque de communication interne: Une communication transparente et régulière avec toutes les parties prenantes est essentielle dès le début de la phase de préparation.
- L'absence de suivi des actions correctives: Un suivi rigoureux des actions correctives identifiées lors de l'autoévaluation est indispensable pour s'assurer que les non-conformités sont bien corrigées avant la visite officielle.
- Le non-respect des délais: Une planification précise et un respect strict des échéances sont nécessaires pour une préparation efficace.
Pour surmonter ces obstacles, il est conseillé de:
- Impliquer toutes les parties prenantes, y compris le personnel, dès le début du processus.
- Mettre en place un comité de pilotage, représentant l'ensemble des fonctions de l'établissement, doté d'un pouvoir décisionnel pour suivre efficacement la préparation.
Les outils et ressources à mobiliserPlusieurs outils et ressources sont disponibles pour accompagner les établissements dans leur mise en conformité avec les nouvelles exigences.
- Les formations: Elles sont cruciales pour permettre aux équipes de comprendre les nouvelles exigences et de savoir comment les appliquer. Des organismes comme AGEVAL Formations proposent un soutien expert pour maîtriser chaque étape de la démarche.
- L'accompagnement externe: Des consultants spécialisés peuvent apporter une expertise et un regard extérieur pour optimiser les processus internes de l'établissement.
- Les guides pratiques: Élaborés par des experts, ils fournissent des informations détaillées sur les étapes à suivre.
- Les ressources de la HAS: La Haute Autorité de Santé met à disposition une documentation officielle précieuse, notamment le Référentiel de certification des établissements de santé pour la qualité des soins – version 2025, le Guide méthodologique de certification, des documents d'information sur le 6e cycle, et des fiches pédagogiques détaillant les méthodes d'évaluation (audit système, observation, patient traceur).
La préparation doit être vue comme une démarche proactive d'amélioration continue, plutôt que comme une simple obligation, en mobilisant toutes les ressources disponibles pour une transition réussie vers la certification HAS 2025.

Le rôle de l'implication des équipes et de la gouvernance
Le succès de la certification HAS 2025 dépend fondamentalement de l'implication et de la mobilisation de toutes les équipes au sein de l'établissement de santé. Cette implication est un facteur déterminant, car la qualité des soins et la sécurité des patients sont le résultat des pratiques quotidiennes de chaque professionnel.
Stratégies d'engagement du personnelDes stratégies d'engagement du personnel doivent être mises en place dès le début du processus de préparation à la certification. Il est primordial de sensibiliser les équipes à l'importance de la certification, non seulement comme une obligation réglementaire, mais surtout comme une opportunité d'améliorer leur travail et la prise en charge des patients. Les équipes doivent être impliquées activement dans les différentes étapes de la démarche, depuis l'analyse des nouvelles exigences jusqu'à la mise en œuvre des actions d'amélioration.
L'amélioration de la communication interne est essentielle pour maintenir les équipes informées et motivées. Des réunions régulières, des outils de communication efficaces, et des feedbacks constructifs contribuent à créer un environnement de transparence où chacun se sent concerné et écouté.
La valorisation de la démarche qualité est une autre clé du succès. La reconnaissance des efforts fournis par les équipes et la mise en lumière des améliorations réalisées grâce à leur travail permettent de maintenir leur engagement et de renforcer leur sentiment d'appartenance à une culture de la qualité et de la sécurité des soins.
Le rôle de la gouvernanceLa gouvernance de l'établissement (direction, commission médicale d'établissement - CME, direction des soins) joue un rôle moteur dans l'impulsion de cette dynamique. Elle doit déployer une politique d'amélioration de la qualité et de la sécurité des soins qui soit claire, personnalisée et participative, en associant l'encadrement, les professionnels et les représentants des usagers. Cette politique doit être fondée sur une analyse des indicateurs disponibles (notamment les Indicateurs de Qualité et Sécurité des Soins - IQSS et l'expérience des patients) et des risques spécifiques à l'établissement.
La gouvernance doit promouvoir une culture sécurité positive où l'erreur humaine est analysée pour en tirer des leçons, plutôt que d'être condamnée. Elle doit soutenir les initiatives des équipes, comme le reporting des événements indésirables associés aux soins (EIAS) et le retour d'expérience. L'accréditation des médecins et des équipes médicales est un dispositif encouragé par la HAS pour développer cette culture sécurité et maintenir les compétences.
De plus, la gouvernance est responsable de la maîtrise des ressources professionnelles et des compétences. Elle doit assurer l'adéquation entre les ressources humaines disponibles et la qualité/sécurité des prises en charge, notamment en périodes de tension. Cela inclut la vérification des titres et compétences des professionnels, la mise en œuvre de formations continues, et l'évaluation des compétences. L'établissement doit également avoir une politique de santé pour ses professionnels (prévention des risques professionnels, soutien psychologique, vaccination) et une politique de qualité de vie au travail (QVT).
En favorisant le travail en équipe et en créant un environnement de soutien, la gouvernance et l'encadrement permettent aux professionnels de s'investir pleinement dans la démarche qualité, essentielle pour une certification réussie et, plus important encore, pour une amélioration continue de la prise en charge des patients.
La Certification HAS : Un levier pour l'amélioration continue
La certification HAS 2025 n'est pas une fin en soi, mais une étape fondamentale dans une démarche d'amélioration continue de la qualité et de la sécurité des soins au sein des établissements sanitaires. L'objectif ultime est d'ancrer durablement la culture de la qualité et de la gestion des risques dans les pratiques quotidiennes.
Le suivi et l'optimisation des processusPour garantir cette amélioration continue, un suivi efficace de la préparation et de la visite de certification est indispensable. Ce suivi permet de s'assurer que les bonnes pratiques sont maintenues au-delà de la période d'évaluation et que les actions correctives mises en œuvre sont pérennes. La HAS elle-même est évaluée sur son processus de certification, ce qui atteste de la rigueur de sa démarche d'amélioration continue.
L'optimisation des processus internes doit être une priorité constante. Cela implique une évaluation régulière des pratiques et des organisations, en s'appuyant sur des audits, des Évaluations des Pratiques Professionnelles (EPP) et les retours d'expérience (REX). La démarche qualité (politique, objectifs, outils de mesure) doit être intégrée à tous les niveaux de l'établissement. Les Revues de Morbidité-Mortalité (RMM) et les Comités de Retour d'Expérience (CREX) sont des outils clés pour analyser collectivement les événements indésirables et mettre en œuvre des actions d'amélioration.
Anticipation des évolutions futuresIl est crucial de rester informé des nouvelles exigences, car le référentiel HAS évolue généralement chaque année. Cette adaptation permanente des pratiques de l'établissement est la clé pour maintenir un haut niveau de qualité et anticiper les défis à venir. L'adaptation aux évolutions du système de santé, y compris les changements médicaux, économiques, sociaux et les crises sanitaires, est une des ambitions de la certification.
La certification promeut l'évaluation des résultats de la démarche qualité et sécurité des soins, incitant les établissements à améliorer leurs performances tout en préservant leurs acquis. Elle met l'accent sur la pertinence des soins, le travail en équipe pluriprofessionnel et la valorisation de l'insertion territoriale des établissements de santé dans la construction de parcours de soins fluides et coordonnés.
Les établissements sont encouragés à développer une culture de l'évaluation, en s'appuyant sur des indicateurs de qualité et de sécurité des soins (IQSS) pour mesurer l'impact de leurs pratiques et identifier les axes de progrès. L'utilisation des données issues des PROMs et PREMs (Patient Reported Outcome Measures et Patient Reported Experience Measures) pour mesurer les résultats de soins et l'expérience des patients est également un levier pour l'amélioration continue.
En somme, la certification HAS est un processus dynamique qui incite les établissements à ne pas se reposer sur leurs lauriers, mais à s'engager constamment dans une démarche d'excellence pour le bénéfice des patients et de leurs propres équipes.
Vers un futur des soins durable et sécurisé
La certification HAS 2025 marque une nouvelle étape dans l'engagement de la France pour l'excellence des soins de santé. En combinant continuité et innovations, le référentiel s'adapte aux réalités complexes du système de santé, plaçant la qualité, la sécurité, et l'expérience du patient au cœur de ses préoccupations.
Les évolutions introduites, qu'il s'agisse du renforcement des critères impératifs, de l'apparition des critères avancés, ou des nouvelles exigences en matière de digitalisation, de cybersécurité, de santé environnementale, de prise en charge périnatale, d'antibiorésistance, et de santé mentale, témoignent d'une volonté d'amélioration holistique et proactive. Elles incitent les établissements à une réflexion plus profonde sur leurs pratiques, leur organisation et leur impact global.
La réussite de cette certification repose sur une préparation rigoureuse, impliquant une autoévaluation approfondie, l'utilisation des ressources et outils disponibles, et surtout, la mobilisation et l'engagement de toutes les équipes. La gouvernance de l'établissement joue un rôle de leader, en insufflant une culture de la qualité et de la sécurité, en soutenant ses professionnels et en favorisant la collaboration interne et territoriale.
Plus qu'une validation ponctuelle, la certification HAS est un moteur puissant d'amélioration continue, poussant les établissements à évoluer constamment pour offrir des soins toujours plus pertinents, sécurisés et centrés sur le patient. C'est un cheminement qui contribue non seulement à l'excellence individuelle de chaque structure, mais aussi à la performance globale du système de santé français, pour un futur des soins plus durable et résilient.
Sources